Comment le nuciculteur Vincent Cony consomme-t-il les noix qu'il produit ?

Interview sur « Les noix de Grenoble ». Par le © Dauphiné Libéré

«Les noix de Grenoble, les meilleures du monde!»

La ferme des Signaux, à Têche, pratique la nuciculture depuis les années 1930. VINCENT CONY, qui est issu d'une troisième génération de producteurs de noix, revient sur son activité et sur la noix de Grenoble, dont la renommée est mondiale.

Bientôt centenaire, la ferme des Signaux est une exploitation familiale qui s'est spécialisée dans la production de noix au cours des années 1980. Photo la Ferme des Signaux — *Bientôt centenaire, la ferme des Signaux est une exploitation familiale qui s'est spécialisée dans la production de noix au cours des années 1980. Photo © la Ferme des Signaux*

Quand Vincent Cony parle des noix de Grenoble comme étant les meilleures du monde, il reconnait bien volontiers n'être pas très objectif. Mais il ajoute, ensuite, plus sérieusement: Il est important que les gens se rendent compte de l'importance d'acheter des noix labellisées ou, du moins, des noix françaises. Car le marché est en train de se transformer et de nombreuses noix d'importation, de moins bonne qualité, arrivent sur le marché. De fait, la noix française ne représente que 2 % de la production mondiale.

«Quand j'ai rejoint l'exploitation de mes parents en 2014, le marché se portait très bien. Les clients étaient de plus en plus nombreux. Le prix a augmenté. C'est ce qui a donné envie à d'autres pays de planter des noyers!», explique Vincent. En ce moment, les noix chinoises ou australiennes arrivent justement sur les marchés. D'où les quelques inquiétudes de Vincent Cony et de ses pairs.

Nuciculteurs depuis des générations

«Mes arrière-grands-parents étaient déjà installés à Têche en 1930. Il s'agissait alors d'une petite ferme avec un peu de tout: de la vigne, de l'élevage et, bien sûr, quelques noyers…», raconte le producteur de noix. Mais la spécialisation vient avec les parents de Vincent dans les années 1980. La ferme des Signaux se débarrasse des autres activités pour se resserrer sur la noix.

Vincent, quant à lui, comme son frère Bastien, n'imagine pas, dans un premier temps, rejoindre l'exploitation. Mais un passage, pas vraiment heureux, par le métier de dessinateur industriel lui fait revoir sa copie. «En 2014, j'ai rejoint mes parents sur l'exploitation. J'en ai profité, à ce moment-là, pour l'agrandir en louant d'autres terres. Mon frère est arrivé à son tour en 2016». La Ferme des Signaux est donc vraiment ce que l'on peut appeler une exploitation familiale puisque, à ce jour, parents et enfants travaillent tous côte à côte. Jusqu'à la retraite prochaine des parents, en tout cas.

Trois variétés de noix pour être labellisées "Noix de Grenoble"

Pourquoi les noyers se plaisent tant en nos contrées ? «La renommée des noix de Grenoble vient de notre terroir, de la géologie du terrain avec la montagne pas loin, le climat, les limons de l'Isère, les vents du sud et du nord…», résume le nuciculteur. Sur les 100 hectares de terre que cultive la ferme des Signaux, 70% concernent les noix labellisées «de Grenoble», 30% concernent une autre variété: la Lara. Cette variété est plus précoce. Nous la vendons fraîche, ce qui est difficilement concurrencé par les autres pays producteurs de noix. Car il est compliqué d'exporter la noix fraîche, qui doit se consommer assez rapidement après la récolte!», se réjouit Vincent. Pour le reste de l'exploitation, la variété franquette est la plus représentée. C'est l'une des trois variétés de noix que l'on retrouve citées par le cahier des charges pour obtenir le label «Noix de Grenoble »